Mme Chloé PERSILLET
Soutiendra vendredi 20 décembre 2024 à 14 h
Salle Panathénées à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, Site Saint-Charles 2
une thèse de DOCTORAT
Discipline : Arts spécialité Arts plastiques
Titre de la thèse : Peindre pour réenchanter le monde : poïétique et technocritique
Composition du jury :
- Mme Valérie ARRAULT, Professeure, Université Paul-Valéry Montpellier 3, directrice de thèse
- Mme Marie BOURJEA, Professeure, Université Paul-Valéry Montpellier 3
- M. Patrick MARCOLINI, Maître de conférences, Université Paul-Valéry Montpellier 3
- Mme Sandrine MORSILLO, Professeure, Université Paris 1 - Panthéon Sorbonne
- Mme Carole TALON-HUGON, Professeure, Sorbonne Université
- M. Christophe VIART, Professeur, Université Paris 1 - Panthéon Sorbonne
Résumé de la thèse :
Ce travail de thèse, qui prend pour objet ma propre pratique picturale, interroge la portée critique de la peinture à l’heure où l’idéologie du progrès et l’hégémonie de la technologie accroissent toujours plus leur emprise sur l’expérience sensible de notre rapport au monde, menant à un désinvestissement du réel qui se traduit dans la sphère artistique par sa dé-définition, entre mécanisation de l’œuvre et désartification de l’art. En replaçant au cœur du processus de création le travail d’atelier et la matérialité de l’œuvre, mon travail se propose de soutenir en quoi le réinvestissement de la peinture, dans son soubassement artisanal, ainsi que le motif du paysage, comme impression sensible de notre rapport au monde, apparaissent comme une résistance à la fois technique et symbolique. Avec la poïétique pour méthodologie et la technocritique comme perspective, la réflexion engagée à partir de ma pratique artistique s’inscrit ainsi à rebours de la prévalence techno-logique au profit du réenchantement du monde. Ce dernier apparait alors dans ce contexte comme une possibilité de réintroduire une critique radicale de la société industrielle sans pour autant reléguer au second plan les qualités plastiques et sensibles de l’œuvre, puisque, face à la mécanisation du monde, à sa quantification et à sa rationalisation, je montre combien réside et résiste dans la pratique de la peinture ce qui ne peut manquer d’y conduire. En conférant différents corpus, démarches et héritages artistiques contemporains, mon travail de thèse en souligne en somme diverses manifestations, tandis que ma pratique artistique répond à cette même orientation en s’engageant modestement à réenchanter le monde et à en préserver la beauté, en réintroduisant la poésie là où ne règne plus que le prosaïque.
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This thesis, which takes my own painting practice as its subject, examines the critical significance of painting when the ideology of progress and the hegemony of technology increasingly dominate our sensory experience of with the world, leading to a disengagement from the real, which manifests in the artistic sphere by its de definition, between the mechanisation of the artwork and the desartification of art. By placing studio work and the materiality of the artwork back at the heart of the creative process, my research aims to show how the reinvestment of painting, rooted in its artisanal foundations, and the motif of landscape, as a sensitive impression of our relationship with the world, emerge as a form of both technical and symbolic resistance. With poietics as methodology and criticism of technology as perspective, the thinking behind my artistic practice goes against techno logical prevalence in favour of a re enchantment of the world. The latter appears in this context as a way of reintroduce a radical critique of industrial society, without, however, relegating the plastic and sensitive qualities of the artwork to second place, since, in the face of the mechanization of the world, its quantification and rationalization, I demonstrate how the practice of painting preserves and resists what might otherwise be lost. By comparing various contemporary art movements, approaches and legacies, my thesis highlights different manifestations, while my artistic practice res-ponds to this same orientation by modestly committing itself to reenchant the world and to preserve its beauty, by reintroducing poetry where only the prosaic reigns.